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Photo du rédacteurNina-Virginia Burton

Le Repos des Profondeurs...


Silence du Monde

Il existe un lieu où le temps se dissipe, où les ombres s'effacent dans un murmure d'indicible douceur, un lieu où l’esprit se dissout et se fait languide, glissant sans fin dans la vastitude de l’oubli, une immensité toute-puissante, comme un océan sans rivage, sans frontières, où l’âme s'abandonne dans une torpeur exquise, pareille à l’extinction d’une étoile qui s’éteint au loin dans la profondeur infinie du ciel nocturne. Un silence profond, un silence aux mille éclats de lumière douce, où le frisson de la pensée s’atténue, se dilue dans la brume subtile qui enveloppe tout, une brume épaisse, chargée d’un parfum ancien, d’une essence oubliée qui caresse la peau d’un lourd, d’un tendre désir, qui s’étend et se répand, envahit chaque fibre, chaque pensée, chaque respiration. Ce n’est pas le silence d’un monde sans son, mais le silence d’un monde tout entier apaisé, endormi dans une somnolence sacrée, une langueur divine où chaque souffle est une prière, chaque geste un abandon silencieux à l'extase de l’être. L’esprit se retire dans un espace d'une infinie tranquillité, comme une mélodie lointaine qui se meurt lentement sur les bords d'un rêve oublié, une harmonie qui s’étend sans fin, sans commencement, glissant dans la brise d’un après-midi d’été où le soleil semble être suspendu dans un éclat d’or trop lourd pour être porté. L’être tout entier, dans sa forme la plus pure, devient une onde de volupté suspendue dans l’azur de l’infini, bercée par les vagues lentes d’un océan intérieur, une mer calme, sans heurt, sans tempête, où tout s’efface, où tout est lumière diffuse et lourde, matière épaisse qui nous traverse et nous enrobe. C’est une légèreté infini, presque irréelle, que l’on ressent, un souffle d’air lourd comme de la soie, un souffle qui se fait délicatement pesant, comme un voile qui descend lentement, étouffant doucement tout ce qui est fugace et tangible. Les mots eux-mêmes semblent se dissoudre dans l’immensité de l’être, s'effritent comme des pétales qui se fanent et se dispersent dans un vent d’oubli, tout devient un soupir, une onde imperceptible d’un calme qui s’étend jusqu’à l’extinction des formes, jusqu’à l’effacement absolu des contours, où la matière même du corps s’effondre dans un lâcher-prise sacré, une dissolution dans l’éther de la conscience pure. Dans cette atmosphère envoûtante, le mental, ce fragile acteur de la pensée, s’absente lentement, se dissipe comme une brume matinale qu'un rayon de lune vient engloutir dans son sillage, tout devient moelleux, tout se fond, se confond dans l’éther d’une quiétude infinie, d’une quiétude dense et douce comme un manteau de brume qui se tisse autour de chaque fibre, autour de chaque respiration. Il n'y a plus de temps, plus de pensée, plus de notion de soi dans cette vaste étendue qui nous englobe, une vaste plénitude de paix qui s’étend à l’infini, une sensation qui fait oublier la terre, l’air, le feu, l’eau, tout se dissout dans l’écrin précieux du silence sacré. Et c’est alors que tout se fond dans un nectar sans forme, dans une onde sans fin, dans l’impossibilité même de se sentir séparé de tout ce qui est, dans une réunion totale, infinie, avec l'univers. Les membres se font lourds, comme pétris dans la terre la plus douce, comme les racines d’un arbre ancien, enfoncées profondément dans un sol de silence, chaque vibration de l’âme s’efface dans l’étreinte d’un monde sans écho, un monde où le vide se fait lourd, dense, tactile, et se fait sentir dans chaque grain de poussière, chaque fil d’air, chaque soupir du corps. L’obscurité devient une amie intime, une complice silencieuse qui nous engloutit dans sa douceur voluptueuse, nous enveloppe dans ses bras épais, comme un cocon d’une chaleur humide, un cocon où tout se dissipe, où tout s’efface, où il ne reste que l’être en lui-même, pur et sans forme, comme une flamme qui vacille et s’éteint dans la douce nuit. Le souffle s’alourdit, se fait languissant, se confond dans le mouvement infini de l’univers, devient une mélodie indistincte, un mouvement d’air qui se fraye un chemin à travers des nuages invisibles, légers, flottants, silencieux comme une caresse d’ange. Et dans cette nuit dense, dans cet abîme d’immobilité, il n’y a plus rien, ni pensée, ni désir, ni forme, il ne reste que l’essence pure de l’existence, flottante et fluide comme un rêve de brume, comme un parfum absent qui se fane à mesure qu’il nous envoûte. La gravité elle-même semble se dissiper dans cet espace sans bordure, où l’être tout entier devient une vibration pure, un murmure qui flotte, suspendu dans le vide, se fondant dans les rivières invisibles du cosmos, flottant dans l’indicible. Là, tout se calme, tout s’effondre dans un profond oubli, dans un abîme dont il n'est nul besoin de revenir, tout se transforme, se déploie dans l’ombre infinie de ce grand repos cosmique, dans l’étreinte sacrée du tout, où l’esprit et le corps se dissolvent dans l’infini, comme une goutte d’eau dans un océan qui s’étend à perte de vue, un océan d’un calme mortel, paisible et sacré, une mer sans fin où tout se trouve et se perd dans la même éternité. Ici, l’être devient une ombre, une pensée invisible qui se fond dans la grandeur du tout, comme une étoile qui disparaît dans la lumière de l’aube, comme une note qui se fond dans la musique des sphères, disparaissant dans un silence aussi épais que la nuit elle-même. Il ne reste alors plus qu’un souffle léger, un souffle que l’on n’entend plus, qui se confond dans les vagues du silence, dans le néant glorieux du monde, qui devient le monde entier, qui devient l’infini tout entier, sans séparation, sans limite, sans début ni fin. Et l’être, dans sa forme la plus pure, se fond dans le néant total, dans l’absolu silence du monde, dans l’extase du rien, où le temps et l’espace n’existent plus, où l’âme est suspendue dans une éternité de douce lenteur, une lenteur qui est un tout, une lenteur qui est l’instant même, une lenteur qui est l’essence du monde, infinie et inaltérable, douce comme une caresse du vent, légère comme la brume du matin, profonde comme l’obscurité éternelle, où l’âme repose enfin, dans la paix infinie, la paix totale, la paix ultime.

Nina-Virginia Burton

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